LE BLOG DE BOOPY

Un océan glacé à conserver

Ce mois-ci, Eco-Sys Action a rejoint l'Antarctic Ocean Alliance, et ce n'est pas un hasard. La "planète blanche", comme elle a été baptisée, n'a jamais été autant en danger, malgré son éloignement et la poignée de scientifiques qui l'habite.

Loin des premières expéditions au Pôle Sud et ce marathon impitoyable entre Amundsen et Scott, c'est maintenant une course contre la montre bien plus risquée à laquelle doit faire face l'Antarctique. Tandis que sa partie continentale intéresse de plus en plus les compagnies minières et pétrolières malgré un accord international visant à conserver cette partie du monde comme zone de paix et de recherche scientifique, ce sont ses eaux glacées pour qui le danger est imminent.

Représentant 10% des mers de la planète, l'océan Australe recèle quelques 10 000 espèces, beaucoup endémiques. Parmi cette faune exceptionnelle, le manchot Adélie, le manchot empereur, le pétrel Antarctique, la baleine de Minke, l'orque de la Mer de Ross, le calamar géant ou le phoque de Weddell.

La surexploitation des océans au niveau mondial pousse les flottes de pêche du monde entier vers les mers australes, les menaçant du même sort réservé aux autres régions marines du globe. Utilisant très souvent des méthodes de pêches non réglementées et des filets maillants destructeurs de grands fonds, cette industrie n'offre aucune viabilité. Déjà, le krill, utilisé maintenant comme supplément alimentaire et aliment pour les poissons d'élevage, a subi un déclin significatif. Il représente pourtant un maillon essentiel de la chaîne alimentaire.
En 2012, le futur de l'océan antarctique sera décidé par 25 pays. L'idée la plus positive serait de créer le plus grand réseau de réserves marines protégées du monde en mer de Ross. Un exemple choc qui pourrait alors devenir un symbole de conservation intelligente pour toute la planète !